La politique de l’Alberta en matière de charbon met en danger la vie, la santé et les moyens de subsistance des agriculteurs, déclarent les fermiers de l’UNF
Le gouvernement de l’Alberta doit rétablir le moratoire sur l’exploitation du charbon pour assurer la sécurité des personnes, des animaux et de l’environnement, déclare l’Union nationale des fermiers (UNF). Des projets tels que la mine de charbon de Grassy Mountain et d’autres projets d’exploitation du charbon sur la face Est des montagnes Rocheuses doivent être refusés.
Le 20 janvier 2025, le Ministre de l’Énergie et des Minéraux de l’Alberta, Brian Jean, a informé le régulateur de l’énergie de l’Alberta (AER) que le gouvernement levait le moratoire sur les projets d’exploitation du charbon en vigueur dans la province depuis 1976. Le gouvernement de l’Alberta a brièvement levé le moratoire en 2020, mais il l’a rapidement rétabli en raison de l’immense réaction de l’opinion publique.
« Ce recul de la politique charbonnière de l’Alberta représente une menace sérieuse pour les agriculteurs, le tourisme, l’environnement et la vie aquatique. La principale menace réside dans la contamination par le sélénium, un problème auquel j’ai déjà été confronté une fois au cours de ma carrière de fermier à cause des champs de pétrole », déclare Glenn Norman, membre du conseil d’administration de l’UNF en Alberta.
Contrairement à la plupart des métaux, le sélénium est libéré dans l’environnement par réduction chimique ; en d’autres termes, plus l’eau est alcaline, plus le sélénium est dangereux. Les publications du gouvernement de l’Alberta indiquent que les cours d’eau qui s’écoulent des Rocheuses sont alcalins. Cela signifie que la poussière et les eaux de ruissellement des mines qui atteignent les cours d’eau transporteront le sélénium qu’elles contiennent plus loin en aval, dans les exploitations agricoles et dans l’eau potable. De là, il peut contaminer les cours d’eau de surface et pénétrer dans les aquifères par le biais des eaux souterraines.
La levée du moratoire sur le charbon rouvre la possibilité de projets d’exploitation du charbon sur la face Est des montagnes Rocheuses. Le projet de mine de charbon de Grassy Mountain, précédemment annulé, présentement aux mains des nouveaux propriétaires Northback, une société minière australienne, est maintenant examiné par l’AER pour approbation.
L’exploitation minière de Grassy Mountain aurait un impact direct sur la rivière Oldman et son bassin versant. L’Alberta connaît des conditions de sécheresse modérée à grave depuis plusieurs années et l’eau est à des niveaux critiques. Le niveau de la rivière Oldman et de son réservoir n’a jamais été aussi bas et le manteau neigeux des Rocheuses continue de s’amenuiser. De nombreuses exploitations agricoles, ranchs et municipalités, ainsi que les utilisateurs en aval en Saskatchewan et au Manitoba, dépendent également de la rivière Oldman pour l’irrigation et l’eau potable.
En 1976, le gouvernement progressiste-conservateur albertain du premier ministre Peter Lougheed a fait preuve d’une grande vision et d’une grande sagesse en mettant en place la politique du charbon pour protéger les cours d’eau et les belles régions naturelles de l’Alberta contre l’exploitation minière. « Le rôle du gouvernement est de gouverner pour le bien commun et la confiance du public. La politique charbonnière du gouvernement de l’Alberta n’est ni l’un ni l’autre. Le gouvernement provincial doit rétablir la politique du charbon de 1976 dans son intégralité », déclare Neil Peacock, membre de l’UNF en Alberta.
L’UNF s’oppose résolument au projet Grassy Mountain qui menace la santé et les moyens de subsistance bien au-delà de ses impacts locaux dévastateurs.