Déclaration commune concernant la restriction des TET
L’Union Nationale des Fermiers du Nouveau-Brunswick, l’Alliance agricole du Nouveau-Brunswick et Really Local Harvest s’opposent fermement à la décision de restreindre l’entrée des travailleurs étrangers temporaires (TET) dans la province.
Les TET font partie intégrante de la production alimentaire au Nouveau-Brunswick. « Cette mesure réduit les moyens dont nous disposons pour produire. Ils veulent que nous augmentions notre production de légumes, mais ils veulent que nous embauchions des personnes qui peuvent partir au pied levé ou avant la fin de la saison », explique Tim Livingstone, copropriétaire de la ferme Strawberry Hill. Tim et Kirsten Livingstone ont investi dans la formation des TET pendant plus de quatre ans et comptent sur leur expertise pour superviser leurs employés locaux.
Les TET sont des membres de l’équipe et, dans de nombreux cas, font partie de la famille de nos petits producteurs du Nouveau-Brunswick. Ce sont des personnes et elles ne peuvent pas être simplement remplacées par un autre travailleur d’un autre secteur. Le droit des personnes à l’autodétermination – la capacité d’exercer un contrôle sur leur propre vie – et notre intégrité en tant qu’employeurs et en tant que province ayant signé des contrats avec des personnes pour assurer notre production et notre approvisionnement alimentaires, sont en jeu lorsque nous envisageons de rompre ces accords. S’ils ne sont pas autorisés à entrer dans la province, nous leur sommes collectivement redevables, ainsi qu’aux familles qu’ils soutiennent.
Les gouvernements fédéral et provinciaux ont fait des pieds et des mains au cours des derniers mois pour s’assurer que ces travailleurs puissent toujours venir au Canada et que des précautions soient prises pour garantir la sécurité de tous. De nombreuses personnes ont passé des heures à discuter avec des gouvernements étrangers et des ambassades, à rédiger des lignes directrices et des politiques et à assurer la liaison avec des exploitations agricoles pour veiller à ce que les TET arrivent dans un environnement de travail sûr pour eux et pour les communautés qui les entourent. Dans d’autres provinces, le coût de la période de quarantaine est pris en charge par le gouvernement, de sorte qu’aucun coût supplémentaire n’est imposé aux exploitations.
De notre côté, notre province fait en sorte qu’il soit difficile, voire impossible, pour les exploitations agricoles d’assurer leur production, d’autant plus que la saison commence dans un climat d’incertitude et d’instabilité. Nous devons aux travailleurs et aux propriétaires d’exploitations agricoles de veiller à ce que les travailleurs arrivant dans la province puissent effectuer leur quarantaine en toute sécurité et dans la dignité, qu’ils soient payés et qu’ils aient accès aux soins de santé. En outre, les travailleurs migrants qui se sont retrouvés au chômage ou dans l’incapacité de se rendre à leur travail doivent avoir accès à l’aide fédérale au revenu (CERB) au même titre que tous les autres travailleurs touchés par la COVID-19.
En plus d’être dévastateur financièrement pour des centaines de familles des employés à qui l’on a promis un emploi. Il serait difficile, voire impossible, pour les exploitations agricoles d’embaucher des TET ou tout autre travailleur à la mi-saison. Même si des employés d’autres secteurs ou des étudiants sont mis à leur place, lorsque les autres emplois rouvriront et que l’école reprendra, personne ne sera là pour rentrer la récolte. En raison de la nature à faible marge de l’agriculture, il n’est pas réaliste de mettre en place des personnes n’ayant aucune expérience dans le domaine agricole et de maintenir un bénéfice. Dans notre province, il est difficile, voire impossible, pour les exploitations agricoles d’assurer leur production, d’autant plus que la saison commence dans un climat d’incertitude et d’instabilité. Nous pensons que le premier ministre Higgs se contredit directement. Il a déclaré qu’il souhaitait que la province soit plus autosuffisante et prévienne la pénurie alimentaire, et qu’il devait donc respecter les protocoles mis en place par le gouvernement fédéral et Santé Canada. Ces travailleurs sont essentiels pour les industries dont le premier ministre Higgs a indiqué la semaine dernière que la production locale était extrêmement faible.
La Nationale des Fermiers du N.-B. et l’Alliance agricole du N.-B. sont deux organisations agricoles générales qui représentent les intérêts de tous les secteurs agricoles de la province. Really Local Harvest est une coopérative regroupant une trentaine d’exploitations agricoles de la région du sud-est du Nouveau-Brunswick. Elle met l’accent sur la sécurité alimentaire et la prospérité des exploitations agricoles familiales à l’échelle de la province. Toutes les organisations exigent que la décision soit annulée et que nous prenions des mesures pour tenir nos promesses envers les travailleurs qui ont été assurés d’un emploi ainsi qu’envers les exploitations agricoles qui attendent l’arrivée des employés dont elles dépendent.
Contact médias :
Rébeka Frazer Chiasson, Présidente UNF-NB (506) 626-0057
Lisa Ashworth, Présidente AANB (506) 452-8101
Maxime Gauvin, directeur exécutif Vraiment une récolte locale (506) 317-0321