Jeu de la volaille

Le rôle central de l’industrie de la volaille dans la crise de la grippe aviaire

Les volailles de basse-cour ou élevées en plein air ne sont pas à l’origine de la vague actuelle d’épidémies de grippe aviaire qui frappe une grande partie du monde. La souche mortelle H5N1 de la grippe aviaire est essentiellement un problème lié aux pratiques avicoles industrielles. Son épicentre est constitué par les élevages industriels de Chine et d’Asie du Sud-Est et, bien que les oiseaux sauvages puissent transporter la maladie, du moins sur de courtes distances, son principal vecteur est l’industrie avicole transnationale hautement autoréglementée, qui envoie les produits et les déchets de ses élevages dans le monde entier par une multitude de canaux. Pourtant, les petits fermiers, la biodiversité avicole et la sécurité alimentaire locale qu’ils entretiennent souffrent gravement des retombées de la crise. Pour aggraver la situation, les gouvernements et les agences internationales, s’appuyant sur des hypothèses erronées concernant le mode de propagation et d’amplification de la maladie, prennent des mesures visant à confiner les volailles à l’intérieur et à poursuivre l’industrialisation du secteur avicole. En pratique, cela signifie la fin de l’aviculture à petite échelle qui fournit de la nourriture et des moyens de subsistance à des centaines de millions de familles à travers le monde. Ce document présente une nouvelle perspective sur l’histoire de la grippe aviaire qui remet en question les hypothèses actuelles et remet l’accent là où il devrait être : sur l’industrie transnationale de la volaille.