Récoltes et intempéries : Des voix provenant des premières lignes de la crise climatique au Canada
Les fermiers et les travailleurs agricoles sont en première ligne de la crise climatique au Canada.
Qu’il s’agisse de vagues de chaleur mortelles, de tempêtes imprévisibles, de périodes prolongées de sécheresse ou de fumée d’incendies de forêt, les défis posés par les conditions météorologiques extrêmes ne cessent de s’intensifier. L’UNF demande un élargissement des réglementations en matière de sécurité au travail, un renforcement des droits du travail et de la migration, ainsi qu’une action climatique globale pour faire face aux impacts croissants de la crise climatique sur l’agriculture et réduire les taux de mortalité et d’accident dans le secteur.
La campagne « Récoltes et intempéries : Des voix provenant des premières lignes de la crise climatique au Canada , est une campagne de narration et de plaidoyer qui dresse un portrait intime et confrontant des réalités quotidiennes de l’agriculture dans un climat de plus en plus hostile. Les fermiers et les travailleurs agricoles racontent leur histoire et décrivent les effets de la crise climatique sur la santé et la sécurité.
Passez à l’action !
1. Signez la lettre ouverte
Ajoutez votre voix au nombre croissant de fermières, de travailleurs agricoles et d’organisations alliées qui prennent position et exigent un niveau de base de sécurité sur le lieu de travail face à la chaleur extrême.
2. Partagez votre histoire
L’Union nationale des fermiers veut que les Canadiens comprennent l’impact du changement climatique sur les fermiers et les travailleurs agricoles, et nous pensons qu’il n’y a rien de plus puissant que des messages venant directement du terrain.
Cette saison, partagez VOS histoires à travers des photos et des vidéos de l’impact que les conditions météorologiques extrêmes ont sur vous, le bétail ou la ferme. Le personnel de l’UNF les partagera avec les organes de presse, les médias sociaux et les organisations alliées.
Vous avez cueilli des concombres par plus de 30 °C ? Vous ne voyez pas le soleil à travers la fumée ? Des pluies sans précédent inondent vos champs ? La santé du bétail menacée par des conditions météorologiques extrêmes ? Prenez une photo ou une vidéo de votre travail et envoyez-la à kaya@nfu.ca avec les informations suivantes:
- Votre nom
- Votre localisation (région obligatoire, nom de l’exploitation facultatif)
- Une description du contenu de l’image ou de la vidéo
- Comment la chaleur vous affecte, affecte la ferme ou votre bétail (ce que vous faites pour rester en sécurité, ce que c’est que de travailler dans la chaleur, quels que soient les impacts qui vous importent le plus !)
- Pourquoi l’action climatique et/ou la sécurité au travail vous importent-elles, à la lumière de ces impacts ?
- Si vous êtes disposé à être cité nommément sur les médias sociaux ou dans un communiqué de presse et à être interviewé par les médias
- Si vous souhaitez être mentionné dans les médias sociaux, indiquez votre compte @ dans les médias sociaux.
- Vous pouvez également le partager sur vos médias sociaux et étiqueter @nfucanada pour un repost.
Ce formulaire vous permet également de nous faire savoir si vous souhaitez devenir un contact régional. Lorsque quelque chose se passera dans votre région, nous saurons qu’il faut attendre quelque chose de votre part.
Le Canada doit entendre nos histoires. Impliquez-vous et diffusez largement.
Contexte politique
Dans toutes les provinces, la législation existante en matière de santé et de sécurité au travail est insuffisante pour protéger correctement les travailleurs en extérieur contre les effets du changement climatique sur la santé.
Bien que les provinces soient conscientes des défis auxquels sont confrontés les travailleurs, seules la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador disposent d’une réglementation en matière de santé et de sécurité au travail (SST) ciblant spécifiquement les risques liés au stress thermique. Bien que toutes les législations provinciales en matière de SST contiennent une « clause d’obligation générale » qui établit l’obligation fondamentale des employeurs de garantir la sécurité sur le lieu de travail, le fait de s’appuyer uniquement sur la « clause d’obligation générale » signifie que les employeurs et les travailleurs ne disposent pas des lignes directrices détaillées – et applicables – nécessaires pour gérer efficacement les risques spécifiques. Cela peut conduire à des pratiques de sécurité incohérentes et à un risque accru pour les travailleurs. Les réglementations spécifiques en matière de SST sont essentielles pour garantir une protection complète et efficace sur le lieu de travail.
Aucune des provinces n’a de réglementation en matière de SST concernant la fumée des incendies de forêt. 2023 a été la pire année enregistrée au Canada pour les incendies de forêt, avec 18,5 millions d’hectares de terres brûlées (144 % de plus que le record de 1989, qui était de 7,6 millions d’hectares). Le Canada a connu 870 jours de mauvaise qualité de l’air entre le 1er avril et le 30 septembre de l’année dernière. La fumée des incendies de forêt aggrave le risque de stress thermique et de déshydratation. Les symptômes de l’exposition à la fumée peuvent être les suivants : toux, maux de gorge, yeux brûlants, nez qui coule, respiration sifflante et difficultés respiratoires. Les travailleurs souffrant de troubles respiratoires, de troubles cardiaques, d’autres problèmes de santé, les personnes âgées ou les femmes enceintes sont plus vulnérables aux effets néfastes de la fumée des incendies de forêt. Les incendies de forêt sont une préoccupation croissante dans tout le pays, mais les employeurs n’ont pas de protocoles clairs à suivre.
Outre des réglementations incohérentes en matière de santé et de sécurité, de nombreuses provinces excluent les travailleurs agricoles des protections de base prévues par la législation sur les normes d’emploi, telles que le salaire minimum, les périodes de repos obligatoires ou le droit de se syndiquer. Les travailleurs agricoles migrants sont particulièrement vulnérables aux épisodes de chaleur extrême, en raison de la nature de leur travail et, pour beaucoup d’entre eux, de leur statut d’emploi précaire. Sans la sécurité d’un statut de résident permanent, beaucoup craignent l’expulsion et les représailles s’ils dénoncent des conditions dangereuses.
Avec des investissements accrus dans les infrastructures et les équipements de protection individuelle (EPI) pour protéger le personnel de la chaleur et de la fumée des incendies de forêt, les employeurs agricoles paient la facture de la négligence climatique du Canada. Les inondations et les incendies endommagent les cultures et les infrastructures, et les réglementations relatives à la sécurité des travailleurs, bien que bienvenues et nécessaires, font peser des charges financières supplémentaires sur les producteurs.
L’UNF demande au gouvernement fédéral de soutenir les fermières en accélérant l’élimination progressive des allègements fiscaux et des subventions pour le pétrole et le gaz et en augmentant le soutien financier aux fermières et aux travailleurs agricoles pour faire face aux impacts croissants de la crise climatique sur le secteur agricole et réduire les taux d’accidents mortels et de blessures dans le secteur .
En 2022, le gouvernement fédéral a dépensé plus de 6 milliards de dollars canadiens en subventions pour l’industrie pétrolière et gazière. Au lieu de subventionner les industries qui contribuent aux phénomènes météorologiques extrêmes, le gouvernement fédéral doit débloquer immédiatement des fonds pour (a) aider les employeurs agricoles à relever les défis de la crise climatique en matière de main-d’œuvre et d’infrastructures, et (b) aider les producteurs à s’adapter au changement climatique.
Politiques pour des lieux de travail plus sûrs
Santé et sécurité au travail
- L’Alberta, l’Ontario, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard doivent adopter des réglementations en matière de santé et de sécurité au travail qui traitent spécifiquement des risques de stress thermique.
- Inspections et mise en œuvre proactives
- Mécanismes anti-représailles et protection des dénonciateurs
- Accès à des structures d’ombrage, à des zones de travail et de repos ombragées et à des stations de rafraîchissement intérieures
- Pauses liées au stress thermique et cycles de travail et de repos appropriés
- Accès à l’eau potable froide sans frais pour les travailleurs
- Formation rémunérée au stress thermique
- Système de parrainage
- Salles de bain accessibles sur le terrain
- Postes de lavage en nombre suffisant pour rincer les pesticides interdisant la transpiration
- Les logements des travailleurs agricoles fournis par l’employeur sont inclus dans la loi sur la santé et la sécurité au travail, y compris les dispositions relatives au refroidissement actif obligatoire dans les logements situés dans les exploitations agricoles et à une température maximale de 26 °C.
- Justice linguistique – les ressources doivent être disponibles dans la langue maternelle des travailleurs agricoles.
Droits du travail et de l’immigration
- Inclusion des travailleurs agricoles dans les principales normes d’emploi (voir le tableau à la page 8)
- 10 jours de maladie payés par l’employeur
- Le droit de former un syndicat et d’être représenté par lui
- Un statut permanent pour tous afin que les migrants puissent accéder à tous leurs droits et les faire valoir
- Mécanismes anti-représailles et protection des dénonciateurs
- Prime de risque (complément de salaire subventionné pour les travaux exposant les travailleurs à des risques climatiques graves et inévitables, tels que la chaleur extrême, la fumée des incendies de forêt ou les évacuations dangereuses).
- Aide en cas de catastrophe (salaires versés aux travailleurs lorsque l’exploitation est rendue inopérante en raison d’une catastrophe naturelle à court ou à long terme).
Limiter les effets du changement climatique
- Créer une Agence canadienne de résilience agricole (ACRA ) pour soutenir l’adoption de solutions climatiques au niveau de l’exploitation.
- Consultez notre page sur le changement climatique pour en savoir plus sur le travail de l’UNF dans ce domaine.
- Nous savons qu’il existe de nombreuses solutions climatiques spécifiques qui circulent depuis des décennies et qui sont mises en avant par l’UNF et au-delà. Certains des appels fondamentaux à l’action climatique s’inscrivent dans les catégories de la décarbonisation, de la transition juste, de la réduction drastique des émissions et de l’accélération de la suppression des subventions aux industries pétrolières et gazières et aux autres industries extractives.