National | Communiqué de presse

Le gouvernement fédéral fait preuve de faiblesse d’esprit en ce qui concerne l’accord AECG

Le gouvernement fédéral fait preuve de faiblesse d’esprit en ce qui concerne l’accord sur l’AECG

The se demande si les ministres fédéraux et les secrétaires parlementaires qui font la promotion de l’accord économique et commercial global dans tout le Canada aujourd’hui ont réellement lu le texte de l’accord ? Ou ont-ils simplement mémorisé des points de discussion prédigérés ? Le diable se cache dans les détails. Les Canadiens veulent connaître le contenu et les implications réelles de cet accord, qui est négocié à huis clos. Au lieu de cela, on nous vend un ramassis d’illusions sans lendemain.

Le site a obtenu des fuites du projet de texte de l’AECG à plusieurs étapes des négociations et a analysé chacune d’entre elles du point de vue de l’agriculture, de l’alimentation et des fermières. Il est devenu clair que l’AECG ne vise pas tant à supprimer les barrières commerciales – il en existe peu entre le Canada et l’Europe – qu’à limiter le pouvoir des gouvernements élus pour les empêcher d’adopter des lois qui restreindraient les entreprises mondiales, et pour garantir que ces entreprises bénéficieront d’avantages économiques et juridiques permanents par rapport aux citoyens individuels et aux entreprises indépendantes. Nous savons que l’AECG n’est pas nécessaire et que le commerce avec l’Europe se poursuivra certainement sans cet accord.

Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, le président de , Terry Boehm, a exposé quelques-unes de nos principales préoccupations et a déclaré ce qui suit :

L’AECG est le premier « accord commercial » international qui obligerait les gouvernements provinciaux et locaux à se conformer à ses conditions. Dans les contrats de marchés publics supérieurs à des minima spécifiques (assez bas), l’AECG interdirait aux villes, villages, écoles, universités et hôpitaux d’accorder un traitement préférentiel aux entreprises locales pour la fourniture de biens et de services et pour les projets de construction. Les personnes dont l’argent des contribuables sera dépensé pour les marchés publics seront donc obligées d’entrer en concurrence avec les grandes entreprises européennes pour obtenir des contrats dans leur propre ville. Les programmes alimentaires locaux seraient également mis en péril par cette condition, détruisant une opportunité économique importante pour les fermières, en particulier les jeunes et les nouvelles agricultrices.

L’AECG n’ouvrira pas automatiquement les marchés européens à des produits tels que le canola génétiquement modifié. Les annexes de l’AECG montrent que les pays européens peuvent toujours exclure les cultures génétiquement modifiées dans le cadre de l’AECG et, dans tous les cas, les consommateurs européens ne sont pas intéressés par l’achat d’aliments génétiquement modifiés. L’UE fait pression sur le Canada pour qu’il modifie ses règles d’importation de produits laitiers, un élément clé de la gestion de l’offre, en échange d’un meilleur accès à ses marchés du bœuf et du porc. Mais il est peu probable que les ventes canadiennes de bœuf sans hormones et de porc sans antibiotiques augmentent de manière significative, étant donné que l’Europe est déjà l’un des plus grands exportateurs mondiaux de viande de porc et qu’elle importe la quasi-totalité de sa viande de bœuf du Brésil et de l’Argentine, pays qui disposent d’un avantage concurrentiel sur le Canada en raison du faible coût de la main-d’œuvre et de leur capacité de production tout au long de l’année.

Les mesures de protection des investisseurs de l’AECG éliminent la capacité du gouvernement à restreindre les mouvements de capitaux, de sorte que le Canada ne serait pas en mesure de restreindre la propriété étrangère et ne pourrait plus s’attaquer aux problèmes de balance des paiements – un outil clé de la politique monétaire.

L’AECG comprend des mesures draconiennes visant à faire respecter les droits de propriété intellectuelle, tels que les droits des obtenteurs et les brevets sur les semences. Si un semencier tel que Bayer ou Monsanto soupçonnait un fermier de violer un brevet de semence, il pouvait obtenir des tribunaux qu’ils saisissent les semences, les terres, l’équipement et les comptes bancaires du fermier avant que toute faute ne soit prouvée. Les tiers soupçonnés d’avoir aidé le fermier dans son infraction présumée seraient également soumis aux mêmes mesures de saisie conservatoire. Privés de leurs biens, les accusés n’auraient alors aucun moyen de se défendre. En outre, l’AECG prévoit des peines de prison pour les personnes reconnues coupables de violation de certains droits de propriété intellectuelle.

The demande au gouvernement fédéral de rendre public l’intégralité du texte de négociation afin de permettre une discussion large et ouverte. Les Canadiens pourront alors décider si l’AECG nous sera réellement bénéfique en tant que citoyens ou si elle permet simplement aux entreprises de lier les mains de nos gouvernements élus pour les empêcher d’adopter des lois dans l’intérêt du public.

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Pour plus d’informations :

Terry Boehm, Président : (306) 255-2880 ou (306) 257-3689

Ann Slater, Région 3 (Ontario) Coordinatrice : (519) 349-2448

Graphique :

Source : Statistique Canada

Revenu agricole net réalisé – ce que les fermières emportent chez elles après avoir payé les coûts de production.

Exportations agroalimentaires – valeur des produits agricoles et alimentaires exportés du Canada vers d’autres pays.

Importations agroalimentaires – la valeur des produits agricoles et alimentaires importés au Canada en provenance d’autres pays.

Les exportations agricoles du Canada sont près de quatre fois supérieures à ce qu’elles étaient en 1988, lors de la signature de l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. La quantité de denrées alimentaires importées au Canada a augmenté presque aussi rapidement. Mais le revenu agricole net réalisé par les fermières a en fait baissé au cours de cette même période. La promotion du commerce a permis d’accroître les échanges, mais pas la prospérité des fermières. Les fermières canadiennes sont aujourd’hui endettées à hauteur de 64 milliards de dollars.