National | Communiqué de presse

Le gouvernement ignore les inquiétudes suscitées par la modification de l’enregistrement des variétés et va de l’avant malgré tout

Le gouvernement fédéral a modifié les règles du système d’enregistrement des variétés en dépit d’une opposition et de préoccupations généralisées. Le système d’enregistrement des variétés est un système dans lequel les nouvelles variétés végétales sont testées de manière indépendante et jugées sur leurs performances et leur mérite par des comités de recommandation avant de pouvoir être cultivées à des fins commerciales au Canada.

Le système d’enregistrement des variétés a été créé pour protéger les fermiers et les Canadiens contre les variétés végétales nuisibles ou dénaturées.

« Le nouveau système est conçu pour répondre aux agendas commerciaux de l’industrie des semences plutôt qu’aux besoins des fermières », a déclaré Terry Boehm, vice-président de l’association (). Il a ajouté que « jusqu’à hier (8 juillet 2009), les nouvelles variétés devaient être meilleures ou équivalentes aux variétés existantes. Ce ne sera plus nécessairement le cas ».

Le nouveau règlement, publié dans la Gazette du Canada, créera un système offrant trois possibilités pour l’enregistrement des variétés végétales. La première partie correspondra au statu quo, mais permettra d’atténuer le mérite. La deuxième partie éliminera le mérite et permettra de procéder à des tests. La troisième partie autorisera l’établissement d’une simple liste de variétés sans essais indépendants préalables à l’enregistrement ni évaluation du mérite.

« En fin de compte, l’industrie des semences soutiendra que ses types de cultures doivent tous être transférés dans la troisième partie parce qu’on prétendra que les tests indépendants et les structures des comités sont trop lents et trop coûteux », a poursuivi M. Boehm. « L’ACIA administre le système d’enregistrement des variétés et, malgré les inquiétudes et l’opposition généralisées à ces changements exprimées lors de réunions et par le biais de leur processus de consultation en ligne, elle a choisi de faire avancer ces changements.

« Ces changements accéléreront l’enregistrement des variétés de semences que les entreprises souhaitent mettre rapidement sur le marché », explique M. Boehm. La possibilité que les variétés génétiquement modifiées (GM) deviennent beaucoup plus faciles et rapides à enregistrer est particulièrement préoccupante. « Les conséquences de la perte de marché sont énormes et la menace qui pèse sur l’agriculture biologique l’est tout autant », a-t-il fait remarquer.

Le site a demandé à plusieurs reprises la mise en place d’une procédure d’appel public pour traiter les questions relatives à l’enregistrement des variétés génétiquement modifiées non désirées, mais cette demande est restée lettre morte. « Nous sommes très préoccupés par le fait que la participation à des processus de consultation n’ait abouti à rien, même lorsque les arguments étaient bien raisonnés et largement avancés », a-t-il conclu.

– 30 –

Contact : Terry Boehm, Vice-président (306) 255-2880

Fiche d’information sur les modifications apportées au système d’enregistrement des variétés :

Le document suivant, qui expose les préoccupations de concernant les changements apportés au système d’enregistrement des variétés, a été initialement soumis à l’ACIA en septembre 2008.


Commentaires sur les modifications apportées au règlement modifiant le règlement sur les semences

[Part III and Schedule III]
à la section des semences, division de la production végétale
Agence canadienne d’inspection des aliments

9 septembre 2008

The se félicite de l’occasion qui lui est donnée d’exprimer un certain nombre de préoccupations concernant les modifications proposées au règlement modifiant le règlement sur les semences.

La justification générale des changements apportés au système d’enregistrement des variétés est de permettre une plus grande souplesse et une plus grande rapidité dans l’enregistrement des nouvelles variétés au Canada. Elle vise à atteindre cet objectif en créant deux nouvelles catégories d’enregistrement et en autorisant la modification du système existant.

Le système d’enregistrement existant s’est avéré très efficace dans son objectif initial de protection des fermiers
et les Canadiens des variétés végétales nocives ou mal présentées. Les fermières comptent sur le régime de repos d’enregistrement indépendant pour les protéger et les aider à prendre des décisions sur les variétés à acheter. Les variétés doivent être meilleures ou équivalentes aux variétés existantes.

La partie I de l’annexe III, appelée statu quo, maintiendrait l’évaluation du mérite et les tests de préinscription supervisés par des comités de recommandation. Les amendements proposent la possibilité de modifier les critères de mérite, ce qui pourrait permettre de réduire les évaluations des critères agronomiques, de qualité et de maladie à un seul critère par type de culture. Cela modifierait fondamentalement le « statu quo » et priverait les fermières et d’autres personnes d’informations adéquates et fiables, ce qui saperait la confiance qu’elles ont actuellement dans le système tel qu’il existe.

L’exemple d’un enregistrement Partie I où, par exemple, la « qualité » serait la seule caractéristique testée, ferait passer le système d’un système qui met l’accent sur la protection des fermières à un système qui répond aux spécifications de l’industrie. Les maladies et les problèmes agronomiques devraient être traités entièrement dans les champs des fermières, à leurs frais et à leurs risques et périls, même dans le cadre du « statu quo ». Nous estimons qu’une dilution du mérite est néfaste et malvenue.

En outre, l’ajout de l’enregistrement au titre de la partie II, qui prévoit des essais mais permet l’enregistrement sans exigence de mérite, permettrait d’ajouter des variétés qui ne présentent aucune amélioration par rapport aux variétés existantes. Cela conduirait même à l’enregistrement de variétés plus mauvaises que les variétés existantes. Le scénario probable serait celui où des caractères GM (génétiquement modifiés) pourraient être ajoutés à des variétés de qualité inférieure de manière à ce qu’un ensemble puisse être vendu aux fermières pour compenser les insuffisances en termes de mérite que présentent les variétés. Une fois de plus, le système s’éloigne de la protection des fermières pour s’orienter vers les programmes de vente de l’industrie des semences. Même sans le paquet OGM, les modifications externes destinées à compenser les déficiences variétales des cultures pourraient être coûteuses pour les fermières. Des pertes de marché pourraient également résulter de l’enregistrement de variétés de qualité inférieure et de leur mélange avec d’autres variétés répondant aux exigences du marché.

La partie III, ou liste des variétés à enregistrer, prévoit l’enregistrement des variétés sans essais préalables à l’enregistrement ni évaluation du mérite. Le site ne voit aucune raison de créer cette catégorie. Elle faciliterait l’enregistrement rapide des variétés, ce qui pourrait mettre en péril les fermières et les marchés. Nous pourrions voir des variétés génétiquement modifiées de nombreux types de cultures apparaître rapidement au Canada si ces types de cultures sont placés dans la partie III de l’enregistrement. Les conséquences sur le marché seraient graves, les fermières subissant un préjudice économique important, car la plupart des marchés ne sont pas ouverts aux cultures génétiquement modifiées, ou les réduisent considérablement.

Il est entendu qu’il s’agit de la première étape d’un ensemble complet qui redéfinira les rôles des comités de recommandation et établira des protocoles pour le passage des types de cultures d’une « partie » à une autre « partie » du système d’enregistrement. Nous savons qu’au fil du temps, un secteur de la sélection des semences de plus en plus privatisé trouvera le « statu quo » de la partie I coûteux, lent et lourd, et fera pression pour passer à des « parties » moins onéreuses. Cela permettra une introduction plus rapide des variétés et placera les fermières sur un tapis roulant d’achat de variétés, n’achetant de nouvelles variétés que parce que les anciennes ne sont pas reproduites ou parce que les caractères génétiquement modifiés exigent que les semences soient achetées sur une base annuelle. Ce système sera coûteux pour les fermières et les compromis faits pour des introductions rapides les mettront en péril.

Nos membres de l’Est du Canada qui produisent des pommes de terre sont choqués que les pommes de terre aient été arbitrairement placées dans la partie III. Ils estiment que les tests de préinscription et l’évaluation du mérite sont particulièrement importants pour les pommes de terre.

La domination de l’industrie des semences par les entreprises est bien documentée dans notre précédente soumission, datée de décembre 2006, aux consultations de l’ACIA. Nous avons joint ce document à ces commentaires. Bien qu’il y ait des différences dans les titres des parties de ce document, l’essentiel de ce qui a été dit s’applique également aux changements proposés aujourd’hui.

Nous sommes consternés que l’ACIA ait ignoré nos préoccupations concernant le contrôle des entreprises et le coût des semences, ainsi que les restrictions sur la conservation, l’utilisation et l’échange des semences que ces changements contribueront à faciliter en fin de compte. L’ACIA a déclaré que ces préoccupations ne relevaient pas du champ d’application de ces modifications. Toutefois, les résultats de ces changements auront des conséquences beaucoup plus larges et ne peuvent être considérés dans le cadre d’une définition aussi étroite.

L’absence d’un mécanisme de recours pour le public et les fermiers concernant ce qui est enregistré est une omission flagrante dans ce système. Nous sommes également très préoccupés par la référence aux responsabilités des comités de recommandation et par la limitation des consultations pour de nouveaux changements. Les consultations doivent être limitées à des secteurs de culture individuels, mais il n’est pas précisé qui seront les représentants de ces secteurs de culture ni comment ils seront choisis.

Respectueusement soumis par
The