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Lettre – Les détenteurs de baux sur les terres de la Couronne méritent un vote

Depuis 2016, Manitoba Beef Producers (MBP) et les ministres de l’Agriculture du Manitoba ont mal servi 1 700 détenteurs de baux de terres agricoles de la Couronne du Manitoba et ont détruit le système de transfert d’unités basé sur des points. C’est un scandale.

Il s’agit d’un scandale déguisé en « réduction de la paperasserie » et motivé par l’idée erronée que l’accès aux terres agricoles de la Couronne pour l’élevage bovin devait être amélioré. Pour citer MBP sur le sujet, dans le numéro de mars 2017 de son magazine Cattle Country :  » … le ministre de l’Agriculture a annoncé son objectif d’augmenter le cheptel bovin provincial pour atteindre les chiffres d’avant l’ESB et, pour ce faire, il sera essentiel d’améliorer l’accès aux terres agricoles de la Couronne au Manitoba.  » Apparemment, le ministre et le MBP ont ciblé le système de transfert de baux à points pour empêcher l’accès aux terres pour la production de vaches.

Mais six ans plus tard, l’objectif du ministre et du MBP a-t-il été atteint ? Leur objectif ne tient pas compte des intérêts et des besoins des Manitobains, même s’il existe un désir d’augmenter la taille du troupeau de vaches. Mais le passage au « transfert flexible » était en réalité un passage à la vente aux enchères au prix le plus élevé pour le transfert des unités de location des terres agricoles de la Couronne à partir de 2020.

Il est regrettable que ce soit la voie qui ait été choisie. La mauvaise situation du marché du bétail a eu un effet plus important sur la capacité des éleveurs à accéder aux terres de la Couronne que le système de transfert de l’époque, tout comme la sécheresse et les inondations.

Le MBP fait maintenant marche arrière sur son système de transfert d’unités au plus offrant, mal conseillé par les ministres. Et le ministre dit maintenant que 50 % de l’augmentation des frais pour 2023 sera annulée – ce qui, je le note, indique clairement qu’il y a eu une augmentation – et qu’il y aura une retenue de 33 % sur l’augmentation pour l’année prochaine. Mais il s’agit simplement de repousser un peu plus loin la ponction de la province, et le taux plein finira par être appliqué.

Les ventes aux enchères ne se font plus en personne et les nouvelles règles prévoyant des baux plus courts de 15 ans ont dévalué les actifs des détenteurs de baux de terres de la Couronne qui partent à la retraite. Les régimes de retraite sont en désordre et en difficulté.

À l’autre bout du spectre, les jeunes éleveurs doivent maintenant financer une offre de vente aux enchères initiale et des frais de location trois fois plus élevés, le tout pour des durées de location plus courtes. Ce jeune titulaire d’un bail sera-t-il assuré d’obtenir un nouveau bail de 15 ans ?

La situation est d’autant plus confuse que les conditions du bail ne sont pas claires quant à la possibilité de transférer le bail à la génération suivante qui le souhaite. Dans le système précédent, le transfert à la génération suivante était possible grâce au système de points et le transfert d’actifs était reconnu et payé au retraité.

Les droits plus élevés et les droits de vente aux enchères constituent de nouvelles recettes pour la province. Mais cela ne tient pas compte d’un impact plus important sur les résultats de la province, sous la forme de communautés rurales vidées de leur substance. En effet, il n’est plus nécessaire que les soumissionnaires pour les terres de la Couronne du Manitoba soient des résidents du Manitoba, et il n’est plus nécessaire que les titulaires de baux vivent sur leur bail, ou même à proximité.

On dit que jusqu’à présent, la province a perçu 5 millions de dollars de recettes supplémentaires grâce au nouveau système de location. Si tel est le cas – et j’admets qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une rumeur – cela représenterait plus de 3 300 bœufs, d’une valeur marchande de 1 500 dollars. En quoi cela augmente-t-il le cheptel bovin de la province ? À qui MBP et le ministre demandent-ils d’élever ces 3 300 bœufs ?

J’habite à côté de terres publiques et je m’inquiète pour mes voisins et pour la gestion actuelle des terres publiques. Le MBP et moi-même savons qu’il s’agit d’un bien public et d’un territoire régi par le traité.

Je demande – et les titulaires de baux doivent demander – au gouvernement provincial d’organiser un référendum auprès des titulaires de baux de terres agricoles de la Couronne entre 2015 et aujourd’hui et de leur poser la question cruciale : Les titulaires de baux souhaitent-ils que la province mette fin à son système du plus offrant et rétablisse le système de points et des frais de location plus raisonnables ?

C’est une simple question à laquelle il faut répondre par oui ou par non.

Ian L. Robson

Deleau, Man.