La Nationale des Fermiers marque la journée internationale de la lutte paysanne, le 17 avril 2012.
Journée internationale de la lutte paysanne, le 17 avril 2012
(Saskatoon) – The , en tant que membre de La Via Campesina, se joint à ses organisations sœurs dans le monde entier pour marquer le 17 avril, la Journée internationale de la lutte paysanne.
La Journée internationale de la lutte paysanne commémore le massacre de 19 fermiers sans terre qui réclamaient l’accès à la terre et à la justice en 1996 au Brésil1. Cette année, nous attirons l’attention du monde sur la question de l’accaparement des terres, lorsque de riches entreprises et des pays étrangers achètent de vastes étendues de terres agricoles, en enlevant le contrôle aux fermiers locaux et en expulsant généralement les fermiers et leurs communautés. Ces terres sont ensuite utilisées pour produire des cultures destinées à la fabrication de biocarburants, pour produire des denrées alimentaires destinées à l’usage exclusif de la population du pays investisseur, pour être détenues à des fins spéculatives ou comme source de revenus pour des investisseurs absents. Les fermiers qui produisaient autrefois la nourriture pour leurs propres concitoyens deviennent des travailleurs précaires sur des terres qu’ils possédaient autrefois, ou bien ils doivent quitter leurs terres et espérer trouver du travail ailleurs.
Au Canada, l’accaparement des terres est facilité par des politiques agricoles qui conduisent les fermières à s’endetter de manière insoutenable, en grande partie parce que le Canada s’est focalisé sur l’expansion du commerce par l’augmentation des exportations au lieu de veiller à ce que le Canada ait une politique alimentaire durable et équitable qui nous permette de nous nourrir et à nos fermières de gagner leur vie. Lorsque les fermiers expérimentés ne peuvent plus faire face à leurs dettes et que les jeunes ne sont pas en mesure de s’endetter pour créer une nouvelle exploitation, les accapareurs de terres sont prêts à tirer parti de la situation. L’un des principaux combats des fermiers d’aujourd’hui est de rester sur leurs terres et de permettre à la prochaine génération d’agriculteurs de prendre leur place.
Pour plus d’informations sur l’accaparement des terres au Canada, veuillez consulter la note d’information de l’UNF intitulée » Losing Our Grip How a Corporate Farmland Buy-up, Rising Farm Debt, and Agribusiness Financing of Inputs Threaten Family Farms and Food Sovereignty » (Perdre notre emprise : comment l’achat de terres agricoles par les entreprises, l’augmentation de la dette agricole et le financement des intrants par l’industrie agricole menacent les exploitations agricoles familiales et lasouveraineté alimentaire) https://www.nfu.ca/press_releases/2010/06-07-losing_grip.pdf
(1) Le 17 avril 1996, dans l’État amazonien du Pará, à Eldorado dos Carajás, la police militaire de l’État a massacré des paysans organisés au sein du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), tuant 19 personnes. Ce jour-là, 1 500 femmes et hommes organisés au sein du MST ont occupé et bloqué l’autoroute BR-150 à Eldo-ado dos Carajás, dans l’intention de faire pression sur les gouvernements fédéral et de l’État pour obtenir une réforme agraire. Vers 16 heures, 155 membres de la police militaire de l’État, répartis en deux brigades, ont encerclé le MST sur l’autoroute, tirant des gaz lacrymogènes, des balles réelles et des mitrailleuses. Outre les 19 MST tués pendant le massacre, trois autres sont morts plus tard des suites de leurs blessures, et 69 personnes ont été blessées. Les autorités de l’État, la police, l’armée et les puissants propriétaires terriens locaux ont participé à la planification et à l’exécution du massacre. Quinze ans plus tard, aucun des responsables du massacre d’Eldorado dos Carajás n’a été emprisonné ou puni.
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Pour plus d’informations :
Terry Boehm, Président : (306) 255-2880
Colleen Ross, Vice-présidente (politique) : (613) 652-1552 ou (613) 213-1522
Cathy Holtslander, Directrice de la recherche : (306) 652-9465
Communiqué de presse – La Via Campesina
17 avril : Plus de 250 actions dans le monde entier pour la Journée internationale de la lutte paysanne.
(Jakarta, 16 avril 2012) Les petits fermiers et leurs alliés célèbrent la Journée internationale de la lutte paysanne demain, le17avril 2012, en organisant plus de 250 actions et manifestations dans le monde entier.
Cet événement commémore le massacre de 19 fermiers sans terre qui réclamaient l’accès à la terre et à la justice en 1996 au Brésil (1). Une liste complète d’actions, allant de conférences universitaires à l’occupation de terrains, est disponible sur le site web
www.viacampesina.org
Le mouvement paysan international La Via Campesina se mobilise cette année pour s’opposer à l’offensive actuelle de certains États et grandes entreprises au niveau international visant à accaparer les terres des fermiers, femmes et hommes, qui les cultivent depuis des siècles. La demande des petits fermiers est simple : ils ont besoin d’accéder à la terre pour cultiver des aliments pour leurs communautés. Lorsque des sociétés transnationales s’emparent de terres, elles développent d’immenses monocultures destinées à l’exportation. Cela ne fait qu’accroître la faim, les troubles sociaux et la dévastation de l’environnement, y compris le chaos climatique actuel.
Demain, les organisations de fermiers et leurs alliés réclameront des terres dans tout le Brésil et organiseront des mobilisations de masse contre l’accaparement des terres à Tete, au Mozambique, et devant la Cour constitutionnelle à Jakarta, en Indonésie. À Bruxelles, ils lanceront une parodie du site web de la Commission européenne à l’occasion du 50e anniversaire de la politique agricole commune.
Cette journée d’action aura lieu quelques jours avant la conférence de la Banque mondiale sur la terre et la pauvreté qui se tiendra à Washington DC du 23 au 26 avril 2012. Les mobilisations de la Via Campesina exprimeront la forte opposition des petits fermiers à l’initiative de la Banque mondiale sur l’investissement agricole responsable (RAI), qui est censée prévenir les abus en matière d’accaparement des terres mais qui, en fait, légitime l’accaparement des terres agricoles par les investisseurs privés et publics.
« À l’approche du Sommet de la Terre Rio+20, les fermiers et les partisans du mouvement pour la souveraineté alimentaire et l’agroécologie s’opposent désormais activement à l' »écologisation du capitalisme » qui est aujourd’hui promue au niveau international. Nous pensons que la terre, l’eau, les semences et toutes les ressources naturelles doivent être utilisées par les fermières pour les protéger et nourrir le monde, et non par les sociétés transnationales pour faire du profit », a déclaré Henry Saragih, coordinateur général de La Via Campesina.
Pour des interviews et plus d’informations
Henry Saragih : +62 811655668 (Indonésie )
Josie Riffaud (en français) + 33(0) 6 13 10 52 91(France)
Plus d’informations sur
www.viacampesina.org
e-mail :
viacampesin@viacampesina.org