Policy

Soumission de l’UNF Ontario sur la déclaration de politique provinciale

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– Ontario
5420 Hwy 6 N., R.R. 5 Guelph, ON N1H 6J21-888-832-9638
office@nfuontario.caDarryl

Lyons, Chef d’équipe

Révision de la déclaration de politique provinciale

Ministère des affaires municipales et du logement

Direction de la politique de planification provinciale

777 Bay St.,14th Floor, Toronto, ON M4G 2ES

ppsreview@ontario.ca

22 novembre 2012

Cher Monsieur Lyons :

RE : Charte des droits environnementaux (CDE) Numéro de registre 011-7070

Révision quinquennale de la déclaration de politique provinciale : Projets de politiques et cycle de révision

The () – Ontario est une organisation agricole générale accréditée en Ontario depuis 2002. En tant qu’organisation, nous plaidons pour le développement de politiques économiques et sociales qui maintiendront les petites et moyennes exploitations agricoles en tant que principaux producteurs d’aliments en Ontario et dans tout le Canada. Nous pensons que l’agriculture doit être économiquement, socialement et écologiquement durable et qu’elle doit conduire à.. :

  • des exploitations familiales financièrement viables,
  • des sols enrichis,
  • emplois pour les non-agriculteurs,
  • des communautés rurales prospères,
  • des écosystèmes biodiversifiés et
  • une plus belle campagne.

Les politiques et décisions provinciales et municipales en matière d’utilisation des terres ont un impact direct sur la durabilité économique, sociale et environnementale des exploitations agricoles de l’Ontario et de l’ensemble de la province. Les politiques définies dans la déclaration de politique provinciale ont un impact quotidien sur les fermiers et les communautés rurales. Le site se réjouit de l’occasion qui lui est donnée de donner son avis sur les projets de politiques du PPS.

En 2006, l’Ontario représentait environ un quart des revenus agricoles bruts du Canada, environ 25 % des fermiers du Canada et 8 % des terres agricoles du Canada. Grâce au climat et à la qualité des sols, les fermières et fermiers de l’Ontario sont en mesure de produire une gamme variée de cultures de plein champ, de fruits et de légumes et d’élever une grande variété de volailles et de bétail, y compris des animaux laitiers. Dans une province où le secteur manufacturier est important et où la majorité de la population vit dans des centres urbains, des pressions constantes s’exercent pour que les terres agricoles soient retirées de la production et mises à disposition pour le développement, les utilisations industrielles et le logement. Entre 1921 et 2006, la superficie des terres cultivées en Ontario a diminué de 42 %.

Outre la protection des terres agricoles, les politiques d’aménagement du territoire de l’Ontario, y compris celles énoncées dans la SPP, doivent soutenir les possibilités de survie et de prospérité des fermières, notamment en leur permettant de vendre directement aux consommateurs les produits de la ferme, y compris les aliments transformés à la ferme, et de faire partie des circuits de transformation et de distribution des produits alimentaires à petite échelle et à l’échelle locale. Des systèmes alimentaires locaux solides permettent aux fermières de conserver une plus grande part des recettes alimentaires et de créer des emplois.

Questions à examiner :

1. Les projets de politiques fournissent-ils des orientations suffisantes pour protéger efficacement les intérêts provinciaux en matière d’aménagement du territoire ?

1) Nous aimerions souligner quelques ajouts aux projets de politiques qui pourraient bénéficier aux fermières qui souhaitent renforcer les systèmes alimentaires locaux et établir des relations avec les personnes qui consomment les aliments qu’elles produisent :

  • 1.1 Gérer et orienter l’utilisation des sols pour obtenir des schémas de développement et d’utilisation des sols efficaces et résilients

1.1.1 h) – des communautés saines, vivables et sûres sont maintenues en « promouvant des modèles de développement et d’utilisation des sols qui préservent la biodiversité et la résilience au changement climatique ». Les systèmes alimentaires locaux encouragent les fermières à diversifier leurs activités, ce qui rend leurs exploitations plus biodiversifiées et plus résistantes au changement climatique.

  • 1.1.4 Zones rurales dans les municipalités

1.1.4.5 – « Les utilisations agricoles, les utilisations liées à l’agriculture, les utilisations diversifiées à la ferme et les pratiques agricoles normales doivent être protégées et encouragées » dans les zones rurales des municipalités.

  • 1.7 Prospérité économique à long terme

1.7.1 i) – La prospérité économique à long terme doit être soutenue en « offrant des possibilités de soutenir l’alimentation locale et en promouvant la durabilité des entreprises agroalimentaires et des entreprises de produits agroalimentaires … ».

2) Préoccupations:

Une fois que les terres agricoles sont perdues au profit d’utilisations urbaines ou industrielles, y compris l’extraction d’agrégats, elles sont presque toujours perdues à jamais. Les projets de politiques du PPS continuent à contribuer à la perte de terres agricoles et à faire passer la préservation des terres agricoles après d’autres utilisations des terres. Il est dans l’intérêt de la province de protéger les terres agricoles qu’elle possède avant tout autre intérêt, afin que la province soit en mesure de se nourrir aujourd’hui et à l’avenir. Les terres agricoles de premier choix sont des ressources non renouvelables. Certains aspects des projets de politiques suscitent des inquiétudes :

  • 1.1.3 Zones de peuplement
  • 1.1.3.8 c) 2. En l’absence d’orientations et de clarté supplémentaires, la possibilité d’étendre les zones d’habitation dans des zones agricoles de premier ordre s’iln’ existe« aucune alternative raisonnable » laisse une trop grande marge de manœuvre aux planificateurs et sert à donner la priorité à l’expansion des zones d’habitation par rapport aux terres agricoles.
  • 1.6.6 Systèmes de transport.

Bien qu’il soit fait mention du soutien aux transports en commun et aux transports actifs et de la protection de l’exploitation à long terme des installations ferroviaires, l’accent n’est pas mis sur l’abandon de notre dépendance à l’égard d’un réseau d’autoroutes. L’expansion des autoroutes, même celle des autoroutes existantes, entraîne la perte de terres agricoles, car la plupart des autoroutes sont construites sur des terres agricoles. L’expansion des autoroutes conduit également à la fragmentation des communautés rurales, car les autoroutes deviennent des barrières pour les résidents et les fermières qui vivent de part et d’autre.

  • Les lignes ferroviaires utilisent moins de terres agricoles et permettent de transporter à la fois des personnes et des marchandises. Toutefois, les services ferroviaires sont réduits dans les zones rurales (par exemple, la ligne Sarnia-London-Stratford-Kitchener-Guelph), ce qui entraînera une plus grande dépendance à l’égard des autoroutes. Il est dans l’intérêt des provinces de trouver des moyens de collaborer avec les gouvernements, à tous les niveaux, pour améliorer, entretenir et augmenter le trafic sur les lignes ferroviaires restantes.
  • 2.5 Ressources en agrégats minéraux
  • 2.5.2 Protection de l’approvisionnement en ressources à long terme
  • 2.5.2.1 L’obligation de mettre à disposition les ressources en granulats le plus près possible des marchés conduit directement à des conflits entre la protection des terres agricoles et l’utilisation des granulats. Le deuxième paragraphe du point 2.5.2.1 indique qu’il n’est pas nécessaire de démontrer le besoin de granulats. L’obligation de s’approvisionner en granulats le plus près possible des marchés, sans même qu’il soit nécessaire d’en démontrer la nécessité, n’est qu’une des nombreuses politiques qui donnent la priorité aux granulats sur toute autre utilisation. Cette politique va également à l’encontre de la promotion du recyclage et de la conservation des agrégats. La sécurité alimentaire à long terme et le développement économique qui accompagne la protection des terres agricoles et des fermières sont dans l’intérêt de la province.

L’orientation politique consistant à s’approvisionner en granulats le plus près possible des marchés permet de décourager le transport de granulats à partir de régions de la province où la préservation des terres agricoles n’est pas un problème. Faire venir des agrégats de plus loin augmenterait le coût, mais une augmentation du coût obligerait à faire des efforts plus sérieux pour recycler et réduire l’utilisation.

  • 2.5.2.3 La formulation « dans la mesure du possible » de cette politique laisse une grande marge de manœuvre quant au moment où la « conservation » doit ou ne doit pas être entreprise. La conservation, c’est-à-dire le recyclage et la réutilisation des granulats, doit être une priorité, de même que l’intention d’utiliser moins de granulats dans l’ensemble.
  • 2.5.4 Extraction dans les zones agricoles prioritaires
  • 2.5.4.1 Les projets de politiques continuent de supposer que l’extraction de granulats peut être une « utilisation provisoire » des terres et qu’une fois les granulats retirés, les terres peuvent être remises dans les mêmes conditions agricoles. Les fermières, qui travaillent la terre au quotidien, savent que ce n’est tout simplement pas vrai. Les agrégats présents sous le sol contribuent à la « capacité du sol » de la parcelle spécifique et augmentent la valeur de la terre pour la culture.
  • Les exploitations agricoles et les communautés rurales utilisent des agrégats au même titre que les centres urbains. Cependant, les exploitations agricoles et les communautés rurales doivent supporter les coûts de l’extraction de granulats en raison de la perte de terres agricoles productives et des emplois que ces exploitations fournissent, de la perturbation des nappes phréatiques lorsque les granulats sont extraits en dessous de la nappe phréatique, de la détérioration de la qualité de l’air, de l’augmentation du trafic routier et de la perte de leurs communautés lorsque les exploitations agricoles sont démolies.
  • Il est dans l’intérêt de la province d’interdire l’extraction de granulats dans les zones agricoles de premier choix et les zones de cultures spécialisées, afin de protéger la sécurité alimentaire de l’Ontario. Les premières mesures à prendre pour mettre un terme à l’extraction de granulats sous des terres agricoles de premier choix devraient être les suivantes :
  • d’interdire immédiatement l’enlèvement d’agrégats sous la nappe phréatique dans les zones agricoles de premier choix et dans les zones de cultures spécialisées. Cela laisse la possibilité d’une certaine réhabilitation à des fins agricoles, bien qu’il ne s’agisse pas de la même « capacité du sol » ;
  • d’exiger des utilisateurs de granulats qu’ils recyclent, récupèrent et démontrent leur besoin.
  • 2.5.4.1 a), b), c), d) Cette liste d’exemptions à la « remise en état complète des terres agricoles » devrait être supprimée, car elle définit clairement les stratégies que les entreprises d’extraction de granulats peuvent utiliser pour ne pas avoir à remettre les terres en état en vue d’une utilisation agricole. Ces exemptions permettent en outre de transformer les carrières de granulats en d’autres usages industriels, comme des décharges, une fois les granulats enlevés, ce qui garantit la perte définitive de terres agricoles productives. La protection des terres agricoles de premier choix et des zones de cultures spécialisées doit être la première priorité dans le cadre du PPS.

2. Y a-t-il d’autres questions relatives à l’aménagement du territoire qui nécessitent une orientation politique provinciale et qui ne sont pas incluses ?

1) Propriété des terres agricoles:

  • En 2010, le site a publié un document de recherche sur la façon dont les investisseurs non fermiers, les sociétés et les entités étrangères qui achètent des terres agricoles menacent le modèle d’exploitation familiale de la production alimentaire au Canada. Cela fait partie d’une tendance croissante dans le monde entier où de vastes étendues de terres agricoles sont achetées par des investisseurs étrangers, souvent pour la production de denrées alimentaires. À mesure que les terres agricoles se raréfient dans le monde et que les riches investisseurs et les sociétés étrangères en prennent le contrôle, les communautés locales perdent l’accès et le contrôle de la nourriture et de la production de nourriture pour leurs propres citoyens.
  • L’Ontario devrait mettre en place des restrictions en matière de propriété foncière, de sorte que les terres agricoles ne puissent être détenues que par des personnes résidant dans la province ou par des exploitations agricoles constituées en société et détenues par des personnes résidant en Ontario.
  • Des taux d’imposition foncière différenciés devraient être mis en œuvre pour encourager la propriété foncière par les familles d’agriculteurs et les autres citoyens locaux, et pour décourager les investisseurs et les grandes entreprises d’acheter et de posséder des terres agricoles. Les fermières et autres résidents locaux devraient se voir appliquer des taux d’imposition plus bas, tandis que les investisseurs, les intérêts étrangers, les sociétés non agricoles et les grandes sociétés agricoles comptant de nombreux actionnaires devraient être imposés à des taux plus élevés.

2) Transfert intergénérationnel de terres agricoles :

  • Pour protéger la sécurité alimentaire de l’Ontario à l’avenir, les jeunes et les nouveaux fermiers doivent pouvoir accéder à des terres pour cultiver des aliments. L’Ontario devrait mettre en place des politiques et des mécanismes permettant des transferts familiaux de terres entre les générations qui ne reposent pas sur des prêts et des paiements d’intérêts. Le gouvernement devrait également étudier des moyens permettant aux jeunes et aux nouveaux fermiers d’obtenir un accès sûr aux terres agricoles sans devoir s’endetter massivement. Ces politiques et mécanismes pourraient inclure
  • des fiducies foncières et des banques foncières appartenant à la collectivité afin de garantir la production alimentaire locale et de permettre l’entrée de nouveaux fermiers et d’autres producteurs de denrées alimentaires.

3. Prévoyez-vous des difficultés de mise en œuvre des projets de politiques ?

  • ont exprimé leur inquiétude quant aux municipalités qui ne suivent pas les politiques définies dans le PPS, notamment en ce qui concerne l’autorisation de lots résidentiels et l’expansion des zones d’habitation sur des terres agricoles de premier choix. Ces situations ont pour effet non seulement de retirer des terres agricoles de la production, mais aussi de créer des conflits entre fermiers et voisins non agricoles au sujet des pratiques agricoles normales.
  • Différentes interprétations, selon les municipalités, de ce qui peut être considéré comme une « utilisation diversifiée à la ferme », ce qui pourrait poser des problèmes aux fermières qui cherchent des moyens d’accéder au marché local de l’alimentation.
  • Bien qu’il y ait une tentative de protéger les terres agricoles de premier choix, dans l’ensemble du PPS, les exemptions qui permettent l’utilisation de terres agricoles de premier choix pour des usages résidentiels, industriels et d’extraction s’il n’y a pas d’alternative disponible auront inévitablement pour conséquence de donner la priorité à d’autres usages lorsqu’il faudra prendre des décisions difficiles. La mise en œuvre des projets de politiques continuera à entraîner la perte de terres cultivables en Ontario et posera des problèmes de sécurité alimentaire à long terme.

4. Du matériel de soutien supplémentaire est-il nécessaire pour faciliter la mise en œuvre de la déclaration de politique provinciale ?

  • des lignes directrices et des orientations plus claires sur ce que sont les « utilisations diversifiées sur l’exploitation » et sur la question de savoir si ces utilisations peuvent ou non servir à d’autres fermières ;
  • dans l’ensemble du PPS, une orientation plus forte et plus stricte, autour d’énoncés tels que « aucune alternative raisonnable » et « la remise en état complète de l’agriculture n’est pas nécessaire si », afin de mieux protéger les terres agricoles de premier choix et les zones de cultures spécialisées.

5. Pensez-vous que le cycle de révision de la déclaration de politique provinciale prévu par la loi devrait être prolongé par rapport à la période actuelle de 5 ans ?

Non. Même avec une révision quinquennale, il faut plus de cinq ans pour achever la révision. Les valeurs sociétales et la compréhension des implications de la perte de terres agricoles pour la souveraineté alimentaire sont en train de changer. Une prolongation de la période actuelle de cinq ans rendrait plus difficile la participation des citoyens et la promotion de changements conformes à l’évolution de leurs valeurs et à leur connaissance de l’aménagement du territoire en Ontario.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

Ann Slater, coordinatrice, – O

aslater@quadro.net

519-349-2448