Le thème du concours 2011 était L’avenir des terres agricoles du Canada. Les gagnants sont Nikaela Lange (13 ans), de Dalmeny, en Saskatchewan, et Rebecca Mills (étudiante en deuxième année de licence à l’université de Western Ontario), de St.
L’avenir des terres agricoles du Canada
Par Nikaela Lange
L’avenir des terres agricoles du Canada est menacé. Il est souvent beaucoup plus rentable à long terme pour un fermier de vendre ses terres en sachant qu’elles peuvent être affectées à un usage non agricole que de continuer à les cultiver. Entre l’étalement urbain, le réchauffement climatique et les jeunes générations de fermiers qui sont moins susceptibles de prendre la relève, l’agriculture semble se perdre dans tout cela.
L’étalement urbain devient un problème parce que nos terres agricoles sont constamment accaparées afin de disposer de plus d’espace pour les centres commerciaux ou les nouveaux quartiers, alors que tous nos quartiers actuels ne sont pas utilisés à leur pleine mesure. Je sais que nous avons parfois besoin de magasins ou de parkings supplémentaires, mais en avons-nous vraiment besoin de dix dans une même zone ? On peut voir des champs disparaître ou des villes s’agrandir pour faire place à de nouveaux développements, mais peu de gens pensent à ce qui se trouvait à leur place. C’est un problème car si nous n’avons pas de terres agricoles, plusieurs personnes n’auront pas de source de revenus et nous perdrons une grande partie de notre nourriture qui n’est pas importée. Les bonnes exploitations sont détruites et remplacées par ces soi-disant « améliorations ».
Ce problème est dû au fait que les gens sont constamment à la recherche de nouvelles idées, d’une plus grande efficacité et d’une plus grande commodité. On en trouve des preuves partout. Tout magasin dans lequel vous entrez était autrefois un champ, voire une ferme. Je pense que ce dont nous avons besoin, c’est d’apprécier davantage les magnifiques terres agricoles qui nous ont été données. Certaines autorités ont déclaré que l’étalement urbain était critiqué parce qu’il entraînait des coûts inutilement élevés pour les services sociaux et les transports privés, ainsi qu’un manque d’espaces publics ouverts. Dans la seule région du Grand Toronto, plus de 2 000 fermes et 150 000 acres de terres agricoles ont disparu au profit de l’étalement urbain entre 1976 et 1996. Cela représente environ 18 % des terres agricoles de classe 1 de l’Ontario.
Bien que la perte de terres agricoles ne soit plus aussi bien suivie aujourd’hui qu’auparavant, nous savons que la superficie des terres agricoles dans la région du Grand Toronto a diminué d’au moins 50 000 acres entre 1996 et 2001, et que l’Ontario a perdu au moins 600 000 acres de terres agricoles entre 1996 et 2006. Il faut des milliers d’années pour produire un centimètre de terre arable nécessaire à la production agricole. C’est pourquoi les terres agricoles de l’Ontario doivent être considérées comme une ressource naturelle limitée, qu’il convient de gérer et de protéger.
Le réchauffement climatique pourrait détruire nos terres agricoles. En Chine, des inondations et des sécheresses causées par les premiers effets du réchauffement climatique ont détruit les terres agricoles, ce qui signifie que le Canada n’est pas à l’abri d’une telle catastrophe.
Les terres agricoles du Canada pourraient disparaître simplement parce qu’il n’y a plus personne pour les gérer. Cette situation est devenue problématique lorsque les taux de natalité ont commencé à chuter, nous laissant avec un nombre insuffisant de personnes pour gérer nos terres agricoles. Beaucoup de gens pensent que ce n’est pas un problème ou que cela n’a que très peu d’effet sur le pourcentage de nos terres agricoles, mais ils se trompent. Il est et sera à l’origine d’une forte diminution de nos pourcentages. Le recensement indique que les fermières et fermiers vieillissent dans l’ensemble, tandis que le nombre de jeunes qui continuent à travailler dans les champs diminue. Faute de jeunes membres de la famille prêts à assumer la charge de la gestion de l’exploitation, beaucoup de fermières et de fermiers qui partent à la retraite espèrent toucher le pactole.Selon le recensement, l’âge moyen des fermières et des fermiers a sensiblement augmenté et peu de jeunes continuent à participer à l’activité agricole.
Une autre possibilité est que les terres agricoles du Canada soient gérées par des ordinateurs ou des robots. Si la technologie nous permet de faire la vaisselle et de payer nos impôts, pourquoi ne pas ajouter la gestion de nos terres agricoles à une liste qui ne cesse de s’allonger ? De nouvelles technologies sont en cours de développement et pourraient bien un jour gérer nos terres agricoles à notre place, ce qui nous priverait de nombreux emplois. De plus, ils se débarrassent d’une certaine éthique du travail. Si vous travaillez dans une ferme pendant une partie de votre vie, vous avez probablement une bonne éthique de travail qui vous aidera dans d’autres domaines de votre vie. Tout ce problème a commencé lorsque certaines personnes ont commencé à essayer de tout rendre pratique et efficace. On pourrait comparer cette évolution à la révolution industrielle. Les machines modifient notre façon de travailler et de penser. Je suis, une fois de plus, partial, car je ne soutiens pas vraiment toutes les nouvelles technologies que nous introduisons. Je préférerais de loin envoyer une lettre écrite à la main ou faire mes calculs avec un crayon et du papier, mais c’est une autre question. Quoi qu’il en soit, je pense que le fait de travailler dur permet de renforcer l’éthique du travail et, par conséquent, d’améliorer la vie. Bien que la technologie puisse nous permettre de travailler moins, je pense que l’on peut se demander si le fait de travailler moins est une bonne chose. Les autorités affirment que cela se produit, et bien que ce ne soit pas toujours une mauvaise chose, on peut se demander si c’est vraiment nécessaire.
Enfin, sur une note plus positive, il est possible que les terres agricoles du Canada restent inchangées. Autant il est possible que nos terres agricoles soient modifiées, voire détruites, autant il existe toujours une faible possibilité qu’elles restent en l’état. De nombreuses personnes, ainsi que des organisations telles que , se battent actuellement pour le bien-être de nos terres agricoles. Et les raisons ne manquent pas. Par exemple, le secteur agricole et agroalimentaire canadien est l’un des plus compétitifs au monde et est réputé pour être un fournisseur fiable de produits sûrs et de haute qualité. Par ailleurs, le Canada est le quatrième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires, après l’Union européenne (UE), les États-Unis (EU) et le Brésil. Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire fournit directement un emploi sur huit et représente 8 % du PIB total en 2006. Le système agricole et agroalimentaire employait 2,1 millions de Canadiens en 2006. Les terres agricoles peuvent jouer un rôle complémentaire dans le maintien des populations d’animaux sauvages.
La protection des terres agricoles canadiennes permet de maintenir une base de terres productives pour l’économie agricole. Il contribue à garantir l’approvisionnement en produits locaux. Nous devons protéger nos terres agricoles car, si nous ne le faisons pas, nous risquons un jour de ne plus en avoir. Une partie du problème réside dans le fait que, pour de nombreux fermiers, l’agriculture commence à sembler impossible. Entre 2001 et 2006, le nombre d’exploitations agricoles a diminué d’environ 7 % selon le recensement de 2006 de Statistique Canada. C’est une raison de plus pour essayer de conserver nos terres agricoles telles qu’elles sont, ou même telles qu’elles étaient. Prospère et abondante.
Certes, certaines personnes ne considèrent pas cela comme « visionnaire » ou « idéaliste », mais qu’est-ce qui est vraiment visionnaire ou idéaliste aujourd’hui ? Trouver des endroits où abattre des arbres pour les remplacer par des parkings ? Localiser un terrain pour y implanter un nouveau grand magasin ? Je crois qu’il y a quelque chose de visionnaire qui imagine un Canada avec moins d’usines et plutôt des exploitations agricoles familiales. Moins de chaînes de restauration rapide et plus de marchés fermiers. Il faut moins parler de ces idées et plus les mettre en œuvre. Peut-être que si nous faisions cela, nous contribuerions à assurer l’avenir du Canada.
Sources d’information
*Remarque : certains de ces articles ne concernent pas l’agriculture canadienne, mais plusieurs des points soulevés restent valables.
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Le réchauffement climatique affecte les terres agricoles
Les fermières perdent le combat contre l’étalement urbain
L’étalement urbain et la spéculation sur les terrains suburbains
L’informatique prend en charge les tâches agricoles
L’avenir des terres agricoles du Canada essai par Rebecca Mills
Une lettre pour tous les Canadiens,
Nous avons tous besoin d’un endroit pour vivre. Nous avons également besoin de nourriture pour nous alimenter. Peut-être que notre approvisionnement alimentaire n’est pas aussi préoccupant parce que nous importons beaucoup d’autres pays, ou peut-être aimons-nous simplement penser que si nous ignorons le problème, il disparaîtra.
Mais elle ne disparaît pas. Le territoire canadien est malade, et c’est notre faute. En étendant nos centres urbains, sans aucun plan, semble-t-il, nous détruisons notre approvisionnement alimentaire local. Nous détruisons des exploitations agricoles transmises de génération en génération. Des terres qui promettaient la prospérité, des terres qui réclamaient désespérément de la pluie, des terres qui ont été plus qu’une marchandise pour les fermières qui les ont offertes. C’est une passion et un mode de vie.
Avec l’augmentation de la demande de logements, entre autres facteurs, l’agriculture n’est plus aussi faisable. En 2006, CanWest News Service a rapporté qu’un acre de terre, situé à proximité d’un centre urbain, rapporterait 2 000 dollars s’il était utilisé à des fins agricoles. Cependant, ce même acre rapporterait 40 000 dollars s’il était vendu à un promoteur. L’âge moyen d’un fermier n’a cessé d’augmenter et il y a moins de jeunes pour perpétuer la tradition en raison de la baisse des taux de natalité. En conséquence, certains fermiers se retirent du marché.
Le Canada compte aujourd’hui six centres urbains de plus d’un million d’habitants : Vancouver, Edmonton, Calgary, Toronto, Ottawa-Gatineau et Montréal. La population du Canada continue d’augmenter, en particulier dans les zones urbaines, qui représentent 80 % de la population du pays (en 2006). Les villes sont donc soumises à une forte pression pour développer les zones résidentielles et l’industrie afin de répondre à l’augmentation de la population. La majorité de ce développement a lieu sur des terres formellement rurales plutôt que dans des centres urbains en difficulté. Cette situation a entraîné une croissance incontrôlée des villes et met en péril le secteur agricole.
L’étalement urbain n’est pas spécifique à une région du Canada, mais la région du Grand Toronto et le sud-ouest de l’Ontario ont été particulièrement touchés. En effet, c’est dans cette région que l’on trouve la population la plus dense du Canada et les meilleures terres agricoles. En fait, seulement 0,5 % des terres agricoles du Canada sont classées dans la première catégorie et plus de la moitié de ces terres se trouvent en Ontario, selon l’inventaire des terres du Canada. C’est également en Ontario que plus de 600 000 acres de terres agricoles ont été perdues au profit du développement urbain et rural non agricole entre 1996 et 2006. Auparavant, entre 1976 et 1996, dans la seule région du Grand Toronto, plus de 150 000 acres de terres agricoles ont été transformées en zones urbaines, sacrifiant ainsi 18 % des terres agricoles de première catégorie. Ainsi, alors que ces villes s’efforcent de satisfaire les besoins de la population, elles recouvrent certaines des meilleures terres agricoles du monde.
Une maison peut être construite sur n’importe quelle surface, mais les meilleures cultures avec les meilleurs rendements ne sont produites que sur le meilleur sol, dans un climat idéal. Les fermières dont les conditions de culture sont moins bonnes utilisent de grandes quantités de pesticides et d’engrais chimiques, ainsi que des systèmes d’irrigation coûteux, simplement pour essayer de respecter ces normes qui sont préjudiciables à notre environnement et à notre santé, sans parler de leur coût. Nous jetons un cadeau qu’il est impossible de rendre – il faut des milliers d’années pour créer un seul centimètre de terre arable.
À l’avenir, les fermiers canadiens verront leurs terres subir de nombreuses transformations. L’agriculture biologique est déjà en plein essor, les exploitations sont de plus en plus grandes et la demande de marchés de niche est devenue évidente. Les tendances qui commencent à se développer aujourd’hui continueront à se renforcer dans les années à venir, mais c’est l’étalement urbain qui continuera à avoir l’impact le plus important. L’étalement urbain touche tous les Canadiens, et pas seulement nos fermières. Les villes doivent envisager d’autres options, telles que la mise en œuvre d’une stratégie de croissance intelligente et le redéveloppement des zones urbaines dégradées. Si nous ne forçons pas nos décideurs à envisager ces options, l’avenir des terres agricoles du Canada se trouve à l’intérieur des limites de la ville.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,
Un jeune fermiere canadien inquiet
« Le fermier doit être optimiste, sinon il ne serait plus fermier ».
– Will Rogers