Affamés de pouvoir : six raisons de réglementer les multinationales de l’agroalimentaire
Action Aid
Les entreprises alimentaires mondiales sont devenues trop puissantes et sapent la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. Elles drainent les richesses des communautés rurales, marginalisent l’agriculture à petite échelle et portent atteinte aux droits des personnes. Il est urgent d’agir pour réorganiser les marchés agricoles afin qu’ils profitent aux populations pauvres et pour rendre les entreprises légalement responsables de leur impact sur les droits de l’homme et l’environnement.
Les sociétés transnationales (STN) telles que Monsanto, Cargill, Nestlé et Wal-Mart en sont venues à dominer les chaînes d’approvisionnement en produits alimentaires et agricoles, de la semence à l’étagère du supermarché. Deux décennies de libéralisation économique ont permis aux STN « agroalimentaires » d’accroître considérablement leur taille, leur pouvoir et leur influence dans les pays en développement ; en conséquence, elles traitent désormais plus directement avec les petites fermières. Une vague de fusions, d’acquisitions et d’alliances commerciales dans l’industrie agroalimentaire a concentré un énorme pouvoir de marché entre ces sociétés :
- les 30 premières entreprises de distribution alimentaire représentent un tiers des ventes mondiales de produits alimentaires
- une STN contrôle 80 % de la production laitière du Pérou
- cinq entreprises contrôlent 90 % du commerce mondial des céréales
- six entreprises contrôlent les trois quarts du marché mondial des pesticides.
Les STN agroalimentaires transforment rapidement les systèmes agricoles des pays en développement, qui jouent un rôle essentiel dans la réduction de la pauvreté et la promotion de la sécurité alimentaire. Soixante-dix pour cent des pauvres de la planète vivent et travaillent dans des zones rurales, et la majorité d’entre eux continueront à le faire pendant une bonne partie du XXIe siècle. Mais au lieu de contribuer à la création d’économies agricoles dynamiques, les STN ont des effets anti-développement sur les communautés rurales et portent atteinte aux droits fondamentaux des pauvres.
Ce rapport marque le début de l’engagement d’ActionAid International auprès des gouvernements et de la société civile sur la réglementation de l’industrie agroalimentaire.